Actes rituels pour quatuor à cordes et orchestre
Pour marquer le centenaire de la naissance de René Girard, la Société des amis de Joseph et René Girard a commandé une œuvre musicale illustrant l'œuvre de René Girard. Ce projet de création, confié à Charly Mandon, convoque un effectif original : quatuor à cordes et orchestre symphonique, à l’invitation du Quatuor Girard et de l’Orchestre national Avignon-Provence. À la fois mélomane et penseur des origines de la culture et donc des arts, l’idée est venue à ces petits-neveux musiciens de lui rendre hommage par une création musicale. Cette partition se propose de donner un corps sonore à la pensée du philosophe et de rendre sensibles les thématiques de la violence et du sacrifice chères à René Girard jusque dans la formation instrumentale. En effet le quatuor à cordes, sorte de double miniature de l’orchestre symphonique, permettra tout un jeu de mises en perspective en incarnant tour à tour l’individu (bouc-émissaire) face au collectif (la société canalisant sa violence), la victime face au sacrificateur, le sacré face au profane, le subconscient face au conscient…
Cette œuvre musicale comportera une déclamation écrite par Guilhem Girard et prononcée par Loïc Corbery, mettant en perspective la force enivrante de la musique.
Deux concerts d'hommage
Joseph Haydn, Les Sept Dernières Paroles de Christ en croix Hob. XX-02 (Extraits : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » & « Tout est consommé »).
Richard Wagner, Siegfried-Idyll, WWV 103.
Joseph Haydn, Symphonie en mi bémol majeur n° 22 dite "Le Philosophe" Hob. I-22. Charly Mandon, Concerto rituel pour Quatuor à cordes et orchestre.
Paris
jeudi 14 décembre 2023
- 20h
- Événement du centenaire -
Concert au collège des Bernardins à Paris
Avignon
dimanche 17 décembre 2023
- 18h
- Événement du centenaire -
Concert au Grand Tinel du Palais des Papes à Avignon
Les auteurs & interprètes
Charly Mandon : compositeur
Né en 1990, Charly Mandon est reçu à 16 ans à l'unanimité au CNSMDP dans la classe d'harmonie de Jean-François Zygel. Il étudie ensuite dans les classes de Fugue et Formes de Thierry Escaich, d'analyse supérieure de Michaël Levinas et d'orchestration de Guillaume Connesson, puis se forme à la direction d'orchestre au Conservatoire Royal de Bruxelles. Compositeur farouchement indépendant, il se tient à l'écart des classes de composition et autres circuits de création institutionnalisée, préférant la transmission indirecte au contact des maîtres du présent et la fréquentation du grand répertoire. Ses compositions sont interprétées par les musiciens les plus aguerris du moment : Lucas Debargue, Jérôme Pernoo, Nicolas Angelich, Jérôme Ducros, Raphaëlle Moreau, Nathanaël Gouin, le Quatuor Agate. Charly Mandon se voit décerner le Prix « freshly composed » du Crédit Agricole pour sa Sonatine ; il est également lauréat de la Fondation Safran depuis décembre 2019.
Guilhem Girard : librettiste
Guilhem Girard se destine à une activité de violoncelliste avant d’embrasser les études littéraires, en khâgne d’abord, à l’ENS de Lyon ensuite, d’où il sort agrégé de Lettres classiques. Ses recherches l’amènent à s’intéresser à la musique dans l’antiquité. Après avoir étudié l’apparition et la formation du lexique musical de la langue grecque archaïque et classique, il publie, en 2021, un article consacré à la conception que Jean Chrysostome, et comme lui, bon nombre de Pères de l’Église, se faisaient de la pratique instrumentale. Enseignant en lycée, Guilhem Girard est par ailleurs chargé de cours à CY – Cergy Paris Université.
Copyright photo : Charly Mandon
Le quatuor Girard
Grégoire Girard & Agathe Girard-Vitani, violons - Hugues Girard, alto - Lucie Girard, violoncelle
Formé par le Quatuor Ysaÿe, le Quatuor Girard devient lauréat du Concours de Genève en 2011. Il se perfectionne auprès de très grands quartettistes, Alban Berg, Artis, Keller, Lindsay, Talich et réside durant trois ans à la Chapelle Royale Reine Elisabeth de Belgique, bénéficiant ainsi d'échanges privilégiés avec le Quatuor Artemis.
En tant qu’« artistes associés», il entretient également des liens étroits avec la Fondation Singer-Polignac.
Invités de salles et de festivals prestigieux en France -Auditorium du Musée d'Orsay, La Folle Journée de Nantes, Soirées et Matinées musicales d'Arles, le festival de Deauville, la Grange de Meslay...- le quatuor est également demandé à l'étranger notamment en Suisse, en Italie, en Belgique, au Maroc, en Russie, au Japon, en Chine...
Il partage régulièrement la scène avec d'autres musiciens tels que Jean-Claude Pennetier, Augustin Dumay, Henri Demarquette, Michel Lethiec, Raphaël Pidoux, François Salque, Gérard Caussé, Ronald Van Spaendonck...
Il associe ses activités concertistes à un effort constant de diffusion en direction de tous les publics. A ce titre, il noue régulièrement des partenariats avec des écoles primaires, collèges, lycées et conservatoires.
Ses derniers albums, notamment « The Starry Sky » (Paraty 2018) et « Saint-Saëns » (B Records 2019) ont été unanimement salués par la critique.
Les quatre membres du Quatuor jouent sur des instruments du luthier parisien Charles Coquet.
Copyright photo : Jacques Dussaux
L'Orchestre National d'Avignon-Provence (ONAP)
Fondé à la fin du 18e siècle, l’Orchestre national Avignon-Provence appartient à ces orchestres qui, depuis longtemps, structurent la vie musicale française et y accomplissent les missions de service public de la culture : création musicale, diffusion et accompagnement des publics dans la découverte d’un répertoire vivant de plus de quatre siècles. Le département des Actions culturelles, fondé en 2009, lui permet d’approfondir sa politique d’actions éducatives et culturelles. Il donne aujourd’hui la possibilité à plus de 25 000 enfants, adolescents et adultes, d’assister aux concerts de l’Orchestre. Convié à de prestigieux festivals comme le Festival d’Avignon, le Festival International de la Roque d’Anthéron, le Festival de Pâques d’Aix-en-Provence, et les Chorégies d’Orange, l’Orchestre national Avignon-Provence investit l’ensemble de son territoire régional et rayonne également en France et à l’étranger. En 2020, l’Orchestre obtient le label Orchestre national en Région. Il est soutenu par le Ministère de la Culture, la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Département de Vaucluse, la Communauté d’Agglomération du Grand Avignon et la Ville d’Avignon.
Copyright photo : Alexandra De Laminne
Debora Waldman : chef d'orchestre
Le parcours de Débora Waldman l’amène à résider dans trois pays différents avant ses 15 ans. Née au Brésil, elle grandit en Israël, puis habite en Argentine. À 17 ans, elle dirige pour la première fois et décide de s’orienter vers la direction d’orchestre : elle va alors à Paris pour se perfectionner au Conservatoire National Supérieur de Musique (CNSMDP).
C’est là qu’elle devient l’assistante de Kurt Masur à l’Orchestre National de France, entre 2006 et 2009.
En 2008, L’ADAMI la nomme “Talent Chef d’Orchestre” puis en 2011 elle reçoit une distinction par la fondation Simone et Cino del Duca, sous l’égide de l’Académie de Beaux-Arts. Depuis elle dirige de nombreux orchestres en France et à l’étranger.
En septembre 2020, elle prend ses fonctions de directeur musical de l’Orchestre d’Avignon-Provence. Elle devient à cette occasion la première femme à la tête d’un orchestre national permanent français. En septembre 2022, elle est également nommée Chef Associée à l’Opéra de Dijon. Elle a également dirigé l’Orchestre de Dijon-Bourgogne lors des 30ème Victoires de la Musique en mars 2023.
Parmi ses derniers engagements, on a pu l’entendre cet été avec l’Orchestre National de Lyon au Festival de la Côte Saint André, et précédemment avec l’Orchestre National de France, l’Orchestre Philharmonie de Radio France, l’Orchestre Symphonique de Hambourg, la Staatskapelle de Halle, l’Orchestre Philharmonique de Johannesburg, l’Orchestre National de Colombie, l’Orchestre National de Lille, l’Orchestre de Bretagne, celui des Pays de Savoie, ou encore l’Orchestre Lamoureux au Théâtre des Champs-Élysées.
En juin 2019, elle assure la création mondiale de la symphonie « Grande Guerre » écrite en 1917 par la compositrice française Charlotte Sohy (1887-1955), dont elle a retrouvé la partition oubliée. En juillet 2021 elle en dirige la première parisienne avec l’Orchestre National de France à la Maison de la Radio. Un premier enregistrement mondial de cette symphonie a été réalisé lors de ce concert, en partenariat avec le Palazzetto Bru Zane paru en mars 2023.
Cette découverte est l’occasion de la réalisation d’un livre « La symphonie oubliée », portraits croisés de la compositrice et de la chef, édité chez Robert Laffont.
Son premier disque avec l’Orchestre national d’Avignon Provence « Charlotte Sohy, compositrice de la Belle Epoque » est paru sur le nouveau label – La Boîte à Pépites / Recording Women Composers. Ce disque a reçu des nombreuses récompenses nationales et internationales, à savoir : Diapason Découverte, Diamant Opéra Magazine, 5 étoiles Classica, Nominé à l’International Classique Awards.
Copyright photo : Lyohdo Kaneko
Loïc Corbery : comédien
Originaire d'Avignon, il découvre rapidement le théâtre grâce à ses parents (son père est ingénieur et sa mère professeur de lettres). À l'âge de six ans, il rencontre par hasard Agnès Varda, qui le fait jouer dans le court métrage qu'elle tournait alors à Avignon.
Il intègre le Conservatoire national supérieur d'art dramatique, où il étudie de 1997 à 2000, dans les classes de Stuart Seide et de Jacques Lassalle.
En 2003, il joue dans Le jour du destin et décroche une nomination aux Molières 2004 pour la révélation théâtrale masculine.
Il entre à la Comédie-Française en 2005. Il en est le 519ème sociétaire depuis 2010.
Loïc Corbery reçoit le Swann d’Or au Festival du film de Cabourg 2014.
La direction artistique de l'hommage à Molière rendu par la Comédie-Française lui a été confiée en 2009.
Copyright photo : Charly Mandon